Collège Saint Pierre du Relecq-Kerhuon

L'attribution des palmes académiques à l'aveugle ?

Le père Yvon/Yves/Iffic L., ancien directeur du collège Saint Pierre du Relecq-Kerhuon, après une première secousse administrative ayant fait état de violences à l'égard des élèves (1971), de son fait et du fait des enseignants ; une seconde secousse comptable s'était produite mettant en évidence une troublante gestion des bourses accordées aux élèves défavorisés. Le considéré père Yvon L. avait été invité (1977) à se déporter vers la paroisse du Conquet, du même diocèse, en tant que simple curé de paroisse car si les brutalités illégales constatées passaient pour de la correction aux valeurs éducatives, la suspicion d'irrégularité comptable, aux yeux de l'évêché et de la direction diocésaine de l'enseignement catholique du Finistère fut certainement le seuil d'alerte envers un probable scandale qui, quant à lui, ne fut toléré par quiconque, ni dans la population, ni dans les institutions laïques.

Ainsi, un curé maltraitant dont la probité douteuse l'avait conduit aux messes dominicales des Conquétois quelques peu abusés par une personnalité indigne de prêcher l'honnêteté et la bienveillance, était éloigné des possibles vindictes laïques dans un calme retentissant. Privé de gifles, abstinent comptable, l'homme d'église poursuivit son sacerdoce en mensonge avec ses paroissiens.

En octobre 1982, un retour en grâce s'avère possible. Le sénateur du canton, Georges L., éminent politicien local, ancien maire de Brest, député, conseiller régional, ayant les décorations d'Officier de la Légion d'honneur, du Chevalier de l'ordre des Palmes académiques, du Chevalier de l'ordre de Léopold, et de l'Ordre de l'Hermine, demande l'appui du directeur de l'enseignement catholique du département en fonction, le frère K., une recommandation aux palmes académiques à l'égard d'Yvon L. pour sa contribution aux valeurs de l'éducation. Le religieux, bien que sensément au courant du parcours délétère de l'ex-directeur du collège Saint Pierre du Relecq-Kerhuon évoque par courrier : "... son amour des adolescents, sa disponibilité, sa pédagogie, ont permis à des générations d’élèves de trouver maturité et de nouvelles motivations pour des études ou une formation professionnelle ultérieure." Autrement dit, le père Yves L. est lavé de toutes ses malversations, par son autorité supérieure qui l'avait précédemment mis à l'écart dans une discrète paroisse. Un remerciement pour une carrière au service de l'Etat puisque l'ordre des palmes académiques est un ordre honorifique étatique laïque. L'imbrication du clergé et de l'Etat n'est autre qu'une relation de dupes, l'un tirant bénéfices de l'autre tout en servant sa différenciation ; ceci mutuellement et respectivement, conjointement.

Cette intention est représentative des supercheries en cours. L'homme politique centriste, lui-même décoré des palmes académiques, ayant donc influence en ce domaine, abusé par une réputation sauvegardée et entretenue par les dissimulations diocésaines, contribue aux persistances des dérives de l'Eglise. Si la séparation de l'Eglise et de l'Etat avait été encadrée comme la loi l'impose, le père Yvon L. fut un condamné de droit commun ; le sénateur n'aurait pas pensé un instant compromettre le premier ministre en exercice car l'obtention de cette distinction académique se fait par décret préalable signé par le chef du gouvernement.

La sollicitation de ce sénateur a transité par le ministère de l'éducation nationale et a rencontré une opposition sachant que des signalements répétés de l'inspection académique de Rennes transcrits par différents courriers dactylographiés entre 1971 et 1974 majoritairement, constituaient un dossier à charge pour violences avérées et suspicions comptables.

Les palmes ne furent donc pas accordées par prudence institutionnelle.

Le collège

Fondateur de l'école St PierreL'histoire du collège St PierreLe directeurSous-directeurLe recrutementLes professeursLa mixitéLe silence des élèvesLe plaisir dans la violenceLe directeur des collègesResponsabilités des parentsTémoignageVictimes

Institution religieuse

Communiqué de presseDissimulations des autorités religieusesDéclarations imprudentesLes institutions savaientDirection de l’Enseignement catholiqueAutonomie de l'enseignement privéL'Eglise pardonne

Le contexte

Mai 1968L'histoire du Relecq-KerhuonLe CES insatisfaisantPalmes académiquesLa presse muetteAvis maladroits

La législation

Déccret 1887Loi 1959Décret 2025Le parquet de BrestLes suites judiciaires attenduesL'anonymat obligéL'audition par la commission d'enquêteLes établissements coupables