Collège Saint Pierre du Relecq-Kerhuon

Les châtiments corporels sont interdits à l'école depuis 1887

Les châtiments corporels sont interdits dans les établissements scolaires depuis le décret de 1887 de Jules Ferry, lui même ex-élève violenté. Cette décision survient par l'analyse des plaintes de la part des parents à l'encontre des écoles dans lesquelles sont leurs enfants. La plupart des plaintes concerne des violences des enseignants à l'encontre de certains élèves souvent amochés jusqu'à en garder les stigmates à vie. Les inspecteurs du primaire sont « débordés » et cela se sait en haut lieu. Très majoritairement les pratiques de la violence émanent des enseignants hommes, peu de cas féminins. Les inspecteurs détaillent les faits après enquête.

Extraits d'un rapport de 1889, soit deux ans après le décret Ferry.

" M. Gérard avoue qu’il lui est arrivé de donner des coups de règle aux enfants une dizaine de fois, peut-être une vingtaine de fois en exagérant les choses, pendant sa carrière d’instituteur aux enfants assistés, et cela dans le creux de la main (M. Gérard est depuis 6 ans aux enfants assistés). Cette peine était bien méritée. C’était après un rappel à l’ordre de 50 fois au moins.

M. Petiteau déclare donner de temps en temps des coups de règle dans la main des enfants qui sont désobéissants. Ces coups de règle sont des coups de bâton à conduire les cerceaux.

Il ne peut préciser le nombre de fois qu’il s’est servi de la règle, il dit être des journées entières sans s’en servir, cependant, il en a donné ce matin à un nouvel arrivant.

J’ai interrogé six enfants au hasard, y compris le nouvel arrivant dont il est parlé ci-dessus, tous ont reçu des coups de règle.

Le voisin du 2e et du 5e a reçu un coup de règle, le nouvel arrivant depuis lundi matin, c’est-à-dire depuis quatre jours, a reçu sept coups de règle.

Les coups donnés dans la main sont assez forts pour faire pleurer les enfants. Quand ceux-ci ne pleurent pas, c’est parce qu’ils se retiennent par amour-propre (déclaration des enfants), tous les jours le maître donne des coups de règle, non seulement dans la main, mais sur les jambes, dans le dos et quelquefois sur la tête."

L'opinion publique est favorable d'une manière générale aux châtiments corporels. Les discussions entre particuliers énumèrent tous les bienfaits de la sévérité traduite par des coups portés jugés appréciables dans une bonne éducation. Néanmoins, quand les faits sont détaillés et mis à la connaissance de la population, le ton change, des mots réprobateurs mettent en cause le procédé éducatif et ceci d'autant plus si ce sont les parents de l'enfant martyrisé. Plus la violence est expliquée moins elle est tolérée. L'idée de la violence bénéfique tombe en désuétude.

L'institution dissuade les parents de porter plainte en justice afin de ne pas discréditer l'école en général et l'établissement en particulier. Les sanctions sont internes et souvent, elles sont du domaine de la mutation.

En désuétude, pas si vite ! En 1998, les instituteurs de l'école Pouchet de Rouen font grève. Un collègue risque l'exclusion pour avoir donné trois coups de pieds aux fesses d'un élève. Une institutrice déclare « Ça aurait pu m'arriver, la sanction est disproportionnée. » En définitive, l'instituteur mis en cause était victime d'un élan mal conduit et néanmoins relatif.

Le déroulé des faits de l'école St Pierre se situe dans cette période en lente évolution des états d'esprit.

Le collège

Fondateur de l'école St PierreL'histoire du collège St PierreLe directeurSous-directeurLe recrutementLes professeursLa mixitéLe silence des élèvesLe plaisir dans la violenceLe directeur des collègesResponsabilités des parentsTémoignageVictimes

Institution religieuse

Communiqué de presseDissimulations des autorités religieusesDéclarations imprudentesLes institutions savaientDirection de l’Enseignement catholiqueAutonomie de l'enseignement privéL'Eglise pardonne

Le contexte

Mai 1968L'histoire du Relecq-KerhuonLe CES insatisfaisantPalmes académiquesLa presse muetteAvis maladroits

La législation

Déccret 1887Loi 1959Décret 2025Le parquet de BrestLes suites judiciaires attenduesL'anonymat obligéL'audition par la commission d'enquêteLes établissements coupables