Lors du développement médiatique de l'affaire des violences
au sein du collège Saint Pierre du Relecq-Kerhuon au printemps 2025, différents
intervenants, dont certains élèves victimes, ont contribué à diffuser
des informations inexactes.
En cette période, ce sont plusieurs établissements catholiques sous contrat
avec l'Etat ou hors contrat qui sont mis à l'index par des témoignages
allant jusqu'aux agressions sexuelles et viols.
Dans le flots des témoignages et des avis spontanés, des appréciations
s'avèrent tronquées en ce qui concerne le collège St Pierre.
Quelques exemples :
S'il est vrai que l'installation d'un système de punitions violentes,
gifles, coups de poing, de pied et autres démonstrations douloureuses,
a été encouragé par le père Yves/Yvon L. simple enseignant devenu directeur,
on ne sait si avant son recrutement (1955), l'école de moindre importance
alors, ne pratiquait pas le châtiment corporel encore en cours malgré
le décret Ferry de 1877. Plus encore, quand le père L. est muté en 1977,
son successeur, professeur de français et d'histoire géographie dans le
collège, Jean le G., nommé directeur jusqu'en 1987, n'a pas fait cesser
cette violence de la part du corps enseignant. Les quelques anciens professeurs
qui ont témoigné dans la presse en 2025, ont assuré que les châtiments
furent en diminution lors du passage à la mixité en 1985 et que le changement
de nom du collège en 1988 correspondit à une volonté des autorités religieuses
de tourner la page, se sachant dans les dossiers sombres de l'éducation
nationale. Les dernières plaintes (connues) d'élèves battus, dont les
archives se font l'écho, par le biais de lettres des parents destinées
au collège datent de 1998...
La mise en accusation du père Yves L. est pleinement justifiée mais ne
doit pas occulter les autres responsables tels que les instituteurs et
professeurs de l'établissement, ainsi que les autres directions.
La direction diocésaine de l'enseignement catholique en particulier. Chaque
directeur, au fil des décennies, a su, pas à pas, étouffer les affaires
aux yeux du public, dénaturer et contourner les avis prononcés et sanctions
demandées du rectorat avec l'assentiment des évêques successifs du diocèse
Quimper-Léon jusqu'à détruire des archives en 2000.
Bien des colères ont dénoncé le manque de contrôle de l'Etat des établissements
catholiques sous contrat en argumentant que cette absence de contrôle
laissa la liberté à toutes les transgressions dans les collèges avec toute
la hiérarchie de l'Eglise au fait de la dissimulation. A propos du collège
Saint Pierre des archives prouvent qu'un contrôle de l'inspection académique
donne une recommandation défavorable en 1963 au sujet de la nomination
en tant que directeur (1961) du père L. En 1971, l'inspection, sous contrôle
préfectoral, obtient une exclusion professionnelle de la commune pour
ce même directeur, jugement passé sans application. 1972, 1973, des rapports
confirment les violences et dénoncent une comptabilité trompeuse... Il
n'y a pas eu de manquement dans les contrôles, du moins de manière significative,
par contre, il y a eu un laxisme déterminant quant aux poursuites jamais
entamées. L'Eglise déjouant les attentes, laissant traîner les affaires,
se sachant à l'abri par les timidités étatiques à faire régner le droit
laïc dans un milieu religieux par crainte d'une bronca des électeurs conservateurs
toujours utiles à des élections et des réélections.
Autres approximations entérinées par la diffusion d'opinions personnelles
des victimes ou témoins des agissements violents des instituteurs-trices
et professeurs-res, dans un courant d'évaluations orchestré par les réseaux
sociaux dans les communications internet. Chacun-e y va de son appréciation
parfois violente, parfois naïve en nommant l'enseignant mis en cause.
Cela va du bourreau tortionnaire (ce qui n'est pas sans réalité) à une
relative sympathie pour le professeur mesuré dans ses coups, voire une
distinction pour celui ou celle que l'on n'a pas vu frapper. L'inconvénient
du témoignage disculpatoire émanant d'une seule voix est qu'il ne reflète
pas l'action globale de l'enseignant-e. En effet, chaque enseignant du
collège St Pierre avait son rythme de brutalité. Les plus assidus frappaient
tous les jours, d'autres agissaient hebdomadairement..., les plus erratiques
tabassaient rarement mais n'en étaient pas les moins dangereux compensant
la rareté par l'extrême violence. Ce n'est pas parce que l'on a pas été
battu par un-e enseignant-e que le sujet ne s'est pas défoulé dans une
autre classe à une autre occasion. D'ailleurs certaines dérouillées se
pratiquaient loin des regards... La précipitation du jugement et son inexactitude
est blessante envers les victimes sachant que les victimes furent des
centaines et que seule une minorité s'exprime. Au final, la moindre maltraitance
est condamnable, la clémence d'une victime à l'égard d'un délit est la
plus contestable des faiblesses.

Le collège
Fondateur de l'école St Pierre • L'histoire du collège St Pierre • Le directeur • Sous-directeur • Le recrutement • Les professeurs • La mixité • Le silence des élèves • Le plaisir dans la violence • Le directeur des collèges • Responsabilités des parents • Témoignage • Victimes
Institution religieuse
Communiqué de presse • Dissimulations des autorités religieuses • Déclarations imprudentes • Les institutions savaient • Direction de l’Enseignement catholique • Autonomie de l'enseignement privé • L'Eglise pardonne
Le contexte
Mai 1968 • L'histoire du Relecq-Kerhuon • Le CES insatisfaisant • Palmes académiques • La presse muette • Avis maladroits
La législation
Déccret 1887 • Loi 1959 • Décret 2025 • Le parquet de Brest • Les suites judiciaires attendues • L'anonymat obligé • L'audition par la commission d'enquête • Les établissements coupables