L'abbé François-Marie Madec (1879-1936) est nommé vicaire
(second du curé de la paroisse) en 1906 au Relecq-Kerhuon. Cet homme d'église
docteur en droit canon, licencié ès lettres, d'abord enseignant à Paris,
est avant tout intéressé par la vie ouvrière et agricole et à ce titre
il développe l'esprit du catholicisme social au travers de la création
d'une coopérative ouvrière, d'une mutuelle incendie paysanne mais il est
plus encore impliqué dans la vie de l'arsenal de Brest. Il y obtient son
surnom de « Madec-social ». Un milieu ouvrier houleux qui constituera
le creuset de plusieurs syndicats tout-puissants. Le vicaire facilite
la création de l'école St Pierre en 1911. Le choix du nom lui serait attribué.
En 1912, l'homme d'église fonde le premier club de football local sans
statut légal, ni franche arrière pensée religieuse. L'action se situe
plutôt dans le cadre de la distraction des plus humbles pour leur éviter
l'alcool. Le club sportif devenu multidisciplinaire progressivement devient
officiel en 1921 et souligne sa laïcité ferme et définitive : le stade
Relecquois qui perdurera. Le curé quant à lui, désormais éloigné de la
vie sportive, après avoir été brancardier pendant la première mondiale
et en avoir été décoré de la légion d'honneur, participe à plusieurs publications
bretonnantes et développe un sentiment régionaliste* haut et fort. Sa
démarche s'intensifiant, il lance le mouvement catholique régionaliste
Adsao avec des vues sur les élections régionales pour que la Bretagne
trouve une autonomie européenne à défaut d'une indépendance française.
L'évêque de Quimper, Adolphe Yves-Marie Duparc, condamne et pourchasse
les curés attirés par les mouvements régionalistes. Monseigneur sera favorable
à la Révolution Nationale et à Pétain lors de la seconde guerre mondiale.
La tradition française avant tout et point de Bretagne séparatiste à prévoir.
L'état d'esprit de l'abbé François-Marie Madec avec ses implications qui
sortaient du cadre de la vocation purement religieuse, constitua un ferment
pour certains hommes d'église qui se succéderont au collège Saint Pierre
au service d'une idéologie aux contours excessifs et éloignés de la neutralité
nécessaire d'un enseignement éclairé et salutaire. Depuis la révolution
française de 1789, une frange non négligeable des ecclésiastiques, spécifiquement
nés en Bretagne et exerçant leur culte sur place sont favorables à l'indépendance
bretonne considérant que la religion y prospérerait mieux au travers d'une
population très imprégnée plutôt qu'au travers d'une dérive républicaine
laïque nationale. Dans les années 1980, la tendance s'évapore lentement.
Les Bretons sont moins pratiquants désormais.

Le collège
Fondateur de l'école St Pierre • L'histoire du collège St Pierre • Le directeur • Sous-directeur • Le recrutement • Les professeurs • La mixité • Le silence des élèves • Le plaisir dans la violence • Le directeur des collèges • Responsabilités des parents • Témoignage • Victimes
Institution religieuse
Communiqué de presse • Dissimulations des autorités religieuses • Déclarations imprudentes • Les institutions savaient • Direction de l’Enseignement catholique • Autonomie de l'enseignement privé • L'Eglise pardonne
Le contexte
Mai 1968 • L'histoire du Relecq-Kerhuon • Le CES insatisfaisant • Palmes académiques • La presse muette • Avis maladroits
La législation
Déccret 1887 • Loi 1959 • Décret 2025 • Le parquet de Brest • Les suites judiciaires attendues • L'anonymat obligé • L'audition par la commission d'enquête • Les établissements coupables