Le directeur des collèges, Henri le
G., en 1974, afin d'expliquer sa décision d'amnistier
Yvon/Yves/Iffic L. rédige ainsi à l'adresse de l'inspection
académique de Rennes : "Les faits reprochés à M. L.,
bien que certains, tels que les châtiments corporels, soient
sévèrement punis dans l'enseignement public, ne me paraissent pas
constituer des manquements à la probité, aux bonnes mœurs ou à
l'honneur ni avoir mis en danger la sécurité des personnes".
Cette décision est incompréhensible puisque le châtiment corporel est
illégal dans l'enseignement depuis le décret Ferry de 1887. Pourquoi est-il
punissable chez les laïcs et consenti comme acte honorable dans l'enseignement
catholique. La violence usitée à St Pierre n'étant pas sexuelle (à l'époque
aucun soupçon ne transpire, désormais c'est autre chose), elle est de
bonne mœurs. Quant à relever la probité du père L. quand sont établies
les fraudes aux finances de l'Etat, la décision devient ubuesque. Comment
expliquer un tel choix ? La mentalité courante d'alors n'explique pas
tout. Etait-il un enseignant « rugueux », nostalgique des gifles ? Avait-il
des convictions religieuses qui l'empêchaient de condamner un homme d'église
impossiblement défaillant ?
Des enfants meurtris, blessés, ne
constituent pas l'évidence d'un danger. L'époque est à la bonne
torgnole anecdotique et utile à la maturité des élèves. Si en 1974, la condition psychologique
d'un enfant n'est pas une valeur renommée, l'atteinte à son
intégrité physique est punie par la loi. Après une telle décision
encourageante pour l'enseignement catholique plébiscité par une
autorité encadrante et le collège Saint Pierre et bien
d'autres collèges catholiques ont nécessairement fructifié leurs
influences y compris sur l'état d'esprit des parents convaincus que
la sévérité était une valeur éducative noble face à la mollesse déliquescente laïque. Ils payaient, ils voulaient des résultats.
Cet homme est le fossoyeur de toutes
les peines subies par les élèves du collège Saint Pierre par
centaines... Remettre en question un tel ordre, devint impossible,
une administration ne se déjuge pas.
°°°
Carrière d'Henri le G. (1921-2017)
Elève:
Ecole communale de
Regnéville (Normandie)
Collège de Coutance
Lycée d'Avranches
Ecole
normale d'instituteurs à Saint-Lô
Etudiant :
Faculté des lettres de
Caen
Faculté des lettres de Rennes
Agrégé d'anglais.
1944.
Professeur d'anglais au cours complémentaire Périers
Mêmes
fonctions au lycée d'Avranches, lycée Malherbe de Caen
1951 deuxième à l'agrégation
1955 professeur
d'anglais à l'école normale de Caen
1957 inspecteur d'académie dans l'Orne
1960
inspecteur d'académie au Mans
1971 inspecteur d'académie à
Bobigny
1972 inspecteur général de l'Instruction
publique
1973 conseiller technique du ministre de l'éducation
nationale Joseph Fontanet. Idem avec la secrétaire d'Etat Suzanne
Ploux
1974 directeur des collèges
1975 directeur des
enseignements élémentaires et secondaires
Décoré :
Officier de la Légion d'honneur -
Officier de l'Ordre national du mérite - Commandeur des Palmes
académiques - Officier du Mérite agricole et du Mérite sportif.

Le collège
Fondateur de l'école St Pierre • L'histoire du collège St Pierre • Le directeur • Sous-directeur • Le recrutement • Les professeurs • La mixité • Le silence des élèves • Le plaisir dans la violence • Le directeur des collèges • Responsabilités des parents • Témoignage • Victimes
Institution religieuse
Communiqué de presse • Dissimulations des autorités religieuses • Déclarations imprudentes • Les institutions savaient • Direction de l’Enseignement catholique • Autonomie de l'enseignement privé • L'Eglise pardonne
Le contexte
Mai 1968 • L'histoire du Relecq-Kerhuon • Le CES insatisfaisant • Palmes académiques • La presse muette • Avis maladroits
La législation
Déccret 1887 • Loi 1959 • Décret 2025 • Le parquet de Brest • Les suites judiciaires attendues • L'anonymat obligé • L'audition par la commission d'enquête • Les établissements coupables